Rupture
Présentation et intérêt de l’étude
Rupture est une étude modale intense en Open de D.
Vous allez y travailler des arpèges en débit de croche ternaire sur du 3 temps…
Et naviguer dans les méandres obscures des modes de quelques tons voisins.
Let's Go 🔥 !
Contexte harmonique
L’étude est modale.
Le mode principal de l’étude est le Ré mixolydien :
D Mixolydien (notes) = D E F# G A B C
D Mixolydien (intervalles) = T M2 M3 P4 P5 M6 m7
C'est dans cette atmosphère que commence la pièce sur les 2 premières mesures.
N.B. : Remarquez qu'on ne joue pas de F# dans la mesure 2. Autrement dit, ça laisse la porte ouverte à d'autres modes pour une future improvisation. En jouant un Fa bécarre par exemple (D Dorien). On verra ça dans l'étude suivante.
Dès la mesure 3, on change de couleur et on passe en Fa Lydien :
Fa Lydien (notes) = F G A B C D E
Fa Lydien (intervalles) = T M2 M3 #4 P5 M6 M7
Vous voyez la différence ? Le F# devient F bécarre.
Puis mesure 4, G Mixolydien :
G Mixolydien (notes) = G A B C D E F
G Mixolydien (intervalles) = T M2 M3 P4 P5 M6 m7
Remarquez que les notes sont communes entre Fa Lydien et G mixolydien. Ce sont les intervalles qui diffèrent.
A ce stade j'ouvre une parenthèse sur la modalité et la tonalité...
Ici le caractère modal de la pièce s'atténue légèrement.
Pourquoi ?
Pour rappel, la modalité est souvent caractérisée par l'instauration dans la durée d'un sentiment modal (cf. mon chapitre sur l'harmonie modale dans les progressions d'accords).
Cela se traduit généralement par un bourdon (une note tenue et répétée) pour marquer la tonique du mode.
Or ici on a résolument un mouvement de basse du Fa vers le Sol et ça nous rappelle énormément une cadence IV -> V en Do majeur.
Fa Lydien et G Mixolydien ont les mêmes notes.
Dans un contexte tonal je ne me serais même pas fatigué à vous donner les noms Grecs des modes.
Je vous aurais simplement parlé de gammes d'accords.
Donc ne soyez pas impressionnés par le nombre de modes et les noms.
Pensez ces deux mesures comme un IV -> V. Sauf qu'on ne résoudra pas sur un I.
On va revenir illico en D mixolydien mesure 5.
Continuons...
Fa Lydien (notes) = F G A B C D E
Fa Lydien (intervalles) = T M2 M3 #4 P5 M6 M7
Vous voyez la différence ? Le F# devient F bécarre.
Puis mesure 4, G Mixolydien :
G Mixolydien (notes) = G A B C D E F
G Mixolydien (intervalles) = T M2 M3 P4 P5 M6 m7
Remarquez que les notes sont communes entre Fa Lydien et G mixolydien. Ce sont les intervalles qui diffèrent.
A ce stade j'ouvre une parenthèse sur la modalité et la tonalité...
Ici le caractère modal de la pièce s'atténue légèrement.
Pourquoi ?
Pour rappel, la modalité est souvent caractérisée par l'instauration dans la durée d'un sentiment modal (cf. mon chapitre sur l'harmonie modale dans les progressions d'accords).
Cela se traduit généralement par un bourdon (une note tenue et répétée) pour marquer la tonique du mode.
Or ici on a résolument un mouvement de basse du Fa vers le Sol et ça nous rappelle énormément une cadence IV -> V en Do majeur.
Fa Lydien et G Mixolydien ont les mêmes notes.
Dans un contexte tonal je ne me serais même pas fatigué à vous donner les noms Grecs des modes.
Je vous aurais simplement parlé de gammes d'accords.
Donc ne soyez pas impressionnés par le nombre de modes et les noms.
Pensez ces deux mesures comme un IV -> V. Sauf qu'on ne résoudra pas sur un I.
On va revenir illico en D mixolydien mesure 5.
Continuons...
Mesure 6 on a du C Lydien :
C Lydien (notes) = C D E F# G A B
C Lydien (intervalles) = T M2 M3 #4 P5 M6 M7
C Lydien et D Mixolydien ont les mêmes notes.
Alors pourquoi parle-t-on de C Lydien ? Pourquoi c'est plus du D Mixolydien ?
Parce qu'il y a un mouvement de basse du D vers le C entre la mesure 5 et 6 qui décale le centre tonal et redistribue les intervalles.
Mais si la basse avait tenu un D tout du long, on serait resté mixolydien.
C Lydien (intervalles) = T M2 M3 #4 P5 M6 M7
C Lydien et D Mixolydien ont les mêmes notes.
Alors pourquoi parle-t-on de C Lydien ? Pourquoi c'est plus du D Mixolydien ?
Parce qu'il y a un mouvement de basse du D vers le C entre la mesure 5 et 6 qui décale le centre tonal et redistribue les intervalles.
Mais si la basse avait tenu un D tout du long, on serait resté mixolydien.
Ensuite...
Mesure 9 nous avons du B Éolien :
Mesure 9 nous avons du B Éolien :
B éolien (notes) = B C# D E F# G A
B éolien (intervalles) = T M2 m3 P4 P5 m6 m7
Notez qu'on ne joue pas la M2 et la P4 dans l'arpège par exemple.
Là encore, ça laissera la possibilité à l'improvisateur d'aller chercher des couleurs dans d'autres modes (Phrygien...).
Donc je vous dis ici B éolien parce que c'est la couleur que je sens principalement sur cet accord. Mais ce n'est pas un absolu.
La porte est ouverte.
Après...
B éolien (intervalles) = T M2 m3 P4 P5 m6 m7
Notez qu'on ne joue pas la M2 et la P4 dans l'arpège par exemple.
Là encore, ça laissera la possibilité à l'improvisateur d'aller chercher des couleurs dans d'autres modes (Phrygien...).
Donc je vous dis ici B éolien parce que c'est la couleur que je sens principalement sur cet accord. Mais ce n'est pas un absolu.
La porte est ouverte.
Après...
Mesure 13 nous avons du E Phrygien Dominant. La tension est à son comble et "ça sent le sapin" comme m'a dit l'un d'entre vous 😂 :
E Phrygien Dominant (notes) = E F G# A B C D
E Phrygien Dominant (intervalles) = T m2 M3 P4 P5 m6 m7
E Phrygien Dominant (intervalles) = T m2 M3 P4 P5 m6 m7
Alors il sort d’où celui-là ?
C'est le mode qu'on obtient en décalant le centre tonal sur le degré V d'une gamme mineure harmonique.
En l'occurence ici La mineur harmonique.
Ce qui explique la couleur sombre et tendue.
En l'occurence ici La mineur harmonique.
Ce qui explique la couleur sombre et tendue.
Enfin...
Pour terminer mesure 14, nous avons Eb Lydien.
Pour terminer mesure 14, nous avons Eb Lydien.
Eb Lydien (notes) = Eb F G A Bb C D
Eb Lydien (intervalles) = T M2 M3 #4 P5 M6 M7
Eb Lydien (intervalles) = T M2 M3 #4 P5 M6 M7
Bien maintenant je tiens à te rassurer :
Je ne pense pas consciemment à ça quand je compose.
Je ne me dis pas stratégiquement devant une feuille blanche : alors là je vais jouer du Mixolydien, puis ensuite je passerai dans du Lydien et je mettrai une touche de Phrygien Dominant.
Non.
Je ne me dis pas stratégiquement devant une feuille blanche : alors là je vais jouer du Mixolydien, puis ensuite je passerai dans du Lydien et je mettrai une touche de Phrygien Dominant.
Non.
Les modes ce sont des couleurs. Des ambiances.
Je tâtonne sur des ambiances. Je reconnais les modes à leur couleur (leur intervalles).
Puis je joue sur des contrastes en testant des modes avec des altérations assez proches.
Vous aurez remarqué qu'il y a toujours quasiment toutes les notes en commun et qu'on joue principalement sur le contraste F# / F...
Alors pourquoi s'enquiquiner avec toute cette théorie si tu n'y pense pas quand tu composes ?
Puis je joue sur des contrastes en testant des modes avec des altérations assez proches.
Vous aurez remarqué qu'il y a toujours quasiment toutes les notes en commun et qu'on joue principalement sur le contraste F# / F...
Alors pourquoi s'enquiquiner avec toute cette théorie si tu n'y pense pas quand tu composes ?
Le travail qu’on fait ici, il va en réalité surtout nous servir pour le solo que l’on fera dans une autre étude.
Il nous permettra de savoir où on mets les pieds pour choisir les bonnes notes, pour éviter les mauvaises, et surtout pour créer des ambiances adéquates sur chaque accord.
Passons à l'analyse 🤟 !
Analyse
Après l’analyse harmonique brutale que je viens de te faire, il ne reste pas grande chose à dire d’utile ici.
Globalement, tu remarqueras la régularité du placement rythmique.
Une noire sur le premier temps, et 2 croches sur les 2 temps suivants.
Écoute comment le 3 temps donne cet effet de balancement.
Cette signature rythmique associée aux changements de mode nous donne vraiment cette impression d’être doucement bercés.
Remarque également mes choix de doigtés.
Je ne joue quasiment que sur les 3 première cordes et la 6eme. C’est une « contrainte » que je ne m’étais pas imposé à la base mais j’ai fini par trouver toutes mes idées sur ce jeu de cordes uniquement.
Tu verras également que le pattern main droite est quasiment toujours le même.
Enfin, et ce sera mon dernier conseil, mets-y de l’intention. Fais vivre cette pièce. Raisonne avec tout entier.
Conclusion
Voilà donc pour cette deuxième pièce en Open de D.
Ce fut l’occasion de travailler la modalité tout en continuant notre découverte de l’accordage en Open.
Je crois décidément que je vais en faire plus souvent.
Pourquoi pas d’ailleurs en garder une par mois en Open pour la suite de l’année ? Dis moi ce que tu en penses en commentaire.
Pourquoi pas d’ailleurs en garder une par mois en Open pour la suite de l’année ? Dis moi ce que tu en penses en commentaire.
En tous cas éclate-toi bien dessus et n’hésite pas à la poursuivre.
Si tu entreprends d’en faire une cover sur les réseaux, pense à utiliser le hashtag #SamGuitarEtude.
Pour finir je sais d'avance ce qu'on fera dans la prochaine étude : on va reprendre cet accompagnement, et on va faire un joli solo par-dessus.
Et ça sera la première étude de 2021 !
Pour finir je sais d'avance ce qu'on fera dans la prochaine étude : on va reprendre cet accompagnement, et on va faire un joli solo par-dessus.
Et ça sera la première étude de 2021 !
Bonne gratouille,
Sam